Décès de Monsieur le Docteur Pierre Lemaréchal

Date : du 9 au 30 avril 2025
C’était mon ami de longue date et un ami très cher.
Nous nous étions rencontrés lors d’un des premiers cours de Chirurgie de la Main, à Nice en 1979.
Cette amitié a perduré et s’est même beaucoup approfondie depuis.
Nous nous étions découverts beaucoup de points communs.
Le scoutisme d’abord, ce qui lui avait permis de participer à aider les pompiers de Dijon lors de la catastrophe ferroviaire de Velars sur Ouche en 1962.
Ensuite nous étions tous les issus d’une formation en Chirurgie Générale, et c’est cette formation, qui nous a amené à la Chirurgie de la Main
Bien qu’il fût dijonnais de naissance, et moi d’adoption, nous nous sommes finalement assez peu rencontrés à Dijon, mais beaucoup à Strasbourg, où il venait régulièrement, souvent en compagnie de quelques collègues de Belgique, profiter de l’enseignement de Guy Foucher, auprès duquel j’effectuais un stage de 6 mois.
Par la suite, nous nous sommes revus à l’occasion de très nombreux congrès, en France (il n’était pas question de manquer un congrès la SFCM), et à l’étranger.
C’est lui, qui avec son enthousiasme, m’a poussé à me rendre au congrès annuel de L’ASSH, la société américaine de Chirurgie de la Main.
Nous avons ainsi près de 15 voyages aux USA presque toujours dans des villes différentes.
Bien que d’un naturel plutôt discret, il avait là-bas des amis fidèles parmi les sommités auxquelles il m’a présenté.
Nous nous retrouvions à Roissy, et le vol aller était l’occasion de nous informer l’un de l’autre, de nos épouses bien sûr, et des enfants, au sujet desquels il était intarissable !!!
Puis c’était le retour, et chacun rentrait chez soi travailler dans l’unité qu’il avait créée.
Pierre avait d’ailleurs imaginé et créé une structure assez unique, et très intégrée, permettant un accès rapide et facile au bloc opératoire de la clinique où il travaillait.
Son personnel, soigneusement choisi, lui était très attaché, comme j’ai pu m’en rendre compte les quelques fois, où il est venu me rendre visite à Dijon accompagné de quelques-uns des membres de ce personnel.
Quand, j’ai été victime de mon accident de santé, il s’est précipité avec son épouse à Dijon pour soutenir ma famille et encadrer le personnel de mon cabinet.
Nous nous téléphonions peu, mais régulièrement ; en fait ces appels étaient essentiellement amicaux, et la chirurgie était un prétexte, souvent pour préciser un point technique ou discuter d’une indication.
Les périodes des courtes vacances scolaires étaient parfois l’occasion de travailler ensemble (vacances de Noël car nos blocs opératoires étaient moins chargés).
Il était passionné par beaucoup de choses, en particulier par les beaux instruments chirurgicaux surtout s’ils étaient bien adaptés à la fonction souhaitée. Combien d’heures avons-nous passées à arpenter les expositions de matériel avant d’envisager un achat !!
Tout ce qui était technique l’attirait : trains, avions (ce qui nous a permis d’effectuer plusieurs voyages en choisissant notre commandant de bord, son ami).
Il ne résistait pas au plaisir d’accompagner un conducteur de train dans sa locomotive, à une visite d’usine, de la ligne Maginot, ou d’un grand chantier.
Enfin, il aimait aussi la musique classique, et avec d’autres amis chirurgiens nous avons partagé plusieurs concerts, à Baltimore en 2001, puis à Seattle, sans oublier une soirée de jazz à Chicago.
Tout ceci reste d’excellents souvenirs bien sûr et il me manque déjà beaucoup, ainsi , j’en suis sûr, qu’à tous ceux qui l’ont approché.
J’emprunte à Martine Dury, une de ses collègues et amie, la conclusion « Pierre est parti dans son brouillard et nous ne l’oublierons jamais ».
Pierre-Jean Regnard